Nous avons parlé avec Théo Roland et Valentin Geffroy de l’utilisation du No-Code pour la création de sites vitrines et landing pages, et plus précisément de l’outil Webflow dont ils sont experts certifiés.
Théo était un designer frustré de voir les développeurs adapter ses prototypes. Il avait alors envie d’être à la fois designer et développeur. La porte d’entrée la plus accessible était le No-Code et Webflow.
Valentin, lui, était un marketer frustré par les outils qu’il avait à disposition. Il a commencé son aventure No-Code via des outils d’automatisation comme Zapier ou PhantomBuster. Avec le temps, il a voulu aborder la problématique des sites d’où son intérêt pour Webflow.
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A quoi ressemble et à quoi sert Webflow ?
Webflow est un outil où l’utilisateur part d’une feuille blanche puis à travers une interface de WYSIWYG (What You See Is What You Get), il permet de générer le CSS et l’HTML approprié. Webflow intègre aussi son propre CMS (Content Management System) pour créer des affichages différents en fonction des données.
Théo nous raconte l’histoire de la refonte de Quable. Tout part d’un site Wordpress pour lequel les données ont disparu dans l’incendie d’un data center. Il faut alors trouver une solution, Théo a donc refait le site en utilisant Airtable comme CMS du blog et Webflow pour la partie Front, avec Nobull pour connecter facilement les 2 systèmes. Le choix d’utiliser Airtable au lieu du CMS natif de Webflow a été dicté par une simplicité pour sauvegarder des textes mis en forme ainsi que la liaison entre éléments de la base.
Valentin nous a parlé de Gorgias, une entreprise française de customer support pour l’e-commerce. Il a notamment travaillé sur la mise en place de formulaires qui dirigent vers des benchmarks, permettant ainsi à Gorgias d’acquérir des leads. Les informations sont elles aussi stockées dans Airtable et le site géré par Webflow. Webflow, grâce à un système de conditions permet de personnaliser l’affichage de la page selon les données. Les A/B tests sont alors simples à faire puisque gérés dans le CMS.
Nos experts s’accordent à dire que Webflow apporte une simplicité d’utilisation, une liberté créative ainsi que de très bonnes performances par rapport à un site fait en Wordpress.
A contrario, les 2 limites qu’ils voient à Webflow est son utilisation pour du e-commerce ainsi que le multilingues qui dégradent les performances. Ce point est néanmoins à relativiser car Bubble, l’un des concurrents a le même souci. Nos experts mentionnent l’utilisation de Weglot pour gérer ce multilingues mais recommandent de challenger le réel besoin avant de vous lancer dans l’aventure du multilingues.
Comment se passe la création d’un site ?
Créer un site en No Code n’est finalement pas si différent en termes de process qu’un site en développé via du code. Valentin et Théo recommandent de ne pas se lancer tout de suite dans la solution et le développement dans Webflow, mais de bien cadrer et itérer sur les prototypes Figma en amont. Ensuite, tout se passe comme par un développement classique. Le travail collaboratif et la maintenance demandent de s’accorder sur des best practices. L’intégration d’outils tiers d’AB testing et d’Analytics peut se faire facilement avec l’intégration de quelques lignes de code Javascript.
Quels sont les concurrents de Webflow ?
Selon Valentin, Bubble gère mieux la complexité d’un backend mais montre des lacunes sur la partie visuelle. Cependant, cela est en train de changer depuis quelques mois.
WeWeb, un acteur français, est aussi un outil intéressant avec une philosophie basée sur une très grande gestion des interconnexions entre systèmes.
Enfin, des solutions type Dorik ou Umso facilitent la création de petits sites.
Comment voient-ils le futur du No Code ?
Pour Valentin, des nouvelles compétences de No-Code builder vont émerger et cela va être un vrai pré-requis pour certains métiers tels que les Designers. Pour l’instant, cela reste des demandes au niveau des startups mais demain, ces compétences toucheront aussi les PME en quête de digitalisation.
Le gros chantier sur lequel le monde du No-Code commence à arriver concerne les applications mobiles qui sont plus complexes avec la problématique de la publication sur les stores. Selon lui, il faudra encore quelques mois ou années avant d’avoir des solutions performantes.
Pour Théo, l’écosystème est tel qu’on va assister à un écrémage et de nombreux petits acteurs vont disparaître, d’où l’importance de bien choisir son outil.
Dans la même série : Comment construire des back offices-SaaS en No-Code
Au niveau des profils, Théo voit aussi des futurs profils plus complets (Designer+Webflow ou Marketer+Webflow). C’est aussi une excellente porte d’entrée qui poussera plus de personnes à se mettre à coder, en autodidacte.
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