Florent Isidore, Milan Boisgard et Alexis Kovalenko ont lancé les discussions consacrée au No-Code avec un talk d’introduction animé par Hugo Geissmann.
Florent est un Product Manager qui s’est lancé depuis quelques années dans l’aventure du No-Code avec le projet JeSuisPM.com et accompagne désormais les TPE/PME pour construire leurs produits avec le No-Code.
Milan est fondateur d’Uncode School, un bootcamp permettant de former des Product Builders.
Alexis est lui cofondateur de Contournement, un média permettant de se former au No-Code.
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Qu’est-ce que le No-Code ?
Alexis compare le No-Code à la machine de Rube Goldberg : elle symbolise l’approche modulaire du No-Code mais aussi le côté fun, la créativité et l’ingéniosité qu’on peut mettre en œuvre.
Milan considère les outils No-Code comme un moyen permettant de faire parler plus facilement les machines.
Florent utilise la métaphore des Lego pour présenter le No-Code. Ce sont de petits éléments que l’on assemble pour construire la solution, brique par brique.
La popularité grandissante du No-Code s’explique selon eux, par des outils qui sont de plus en plus performants et accessibles via des interfaces très intuitives, tels que Glide par exemple. Dans une moindre mesure, le confinement de mars 2020 a aussi poussé certaines personnes à tester ces outils, d’où un intérêt grandissant du grand public, en France notamment.
A qui sont dédiés ces outils ?
Bien que ce soient des outils très démocratiques, Milan met en garde sur le fait qu’en avoir une utilisation professionnelle poussée demande d’avoir une connaissance basique du fonctionnement du web, comme savoir ce qu’est une API et comment les utiliser.
L’une des erreurs des débutants en No-Code est de vouloir utiliser un outil sans se poser la question du problème qu’il souhaite résoudre. Selon Alexis, les outils No-Code ne sont qu’au service des compétences Produit classiques qui restent primordiales.
Concernant les Product Managers, la première raison de l’utilisation du No-Code en entreprise est d’itérer de manière plus rapide (approche MVP).
Quelle utilisation en entreprise ?
Florent prend l’exemple de GoJob pour lequel ils ont poussé le No-Code sur un produit existant. C’est un risque à prendre, mais désormais ils ont 3 développeurs No-Code dédiés. Il y a cependant quelques freins à lever.
Alexis évoque des expérimentations possibles avec le No-Code en dehors du produit lui-même, comme la possibilité de tester une nouvelle version pour un nouveau segment de marché.
Cela peut aussi amener un outillage complémentaire en produisant de nouveaux outils internes, sans monopoliser du temps de développeurs. Le développement de landing pages, quant à lui, peut être fait par les équipes marketing grâce au No-Code, afin de libérer du temps de développeurs sur d’autres parties plus complexes.
Quelles sont les limites au No Code ?
Lorsque l’on commence à avoir besoin d’une algorithmie poussée, alors il faut passer par du code. Au niveau Front, certaines limites sont au final un bienfait car elles permettent de guider le No Coder pour lui permettre de se concentrer sur l’essentiel.
La limite la plus importante vient de la capacité du No-Coder à comprendre les bases du développement (API, lien Back/Front, modélisation base de données). Les problèmes de scalabilité ou d’algorithmie viendront ensuite mais ce ne sont qu’une part mineure de l’ensemble des produits développés. Concernant la scalabilité, Alexis complète en indiquant que c’est souvent plus un problème de budget que de performance (ex: avec l’automatisation via Zapier qui facture au nombre d’éléments déclenchés).
Florent ajoute qu’il est aussi possible d’ajouter du Code au No-Code si besoin pour pallier ces problèmes.
A propos du stockage de données, il existe des solutions certifiées valables même pour des données de santé.
Dans les grandes entreprises, il n’y a pas beaucoup d’exemples d’utilisation importante du No-Code, situation due à l’inertie provoquée par un existant fort. La courbe d’apprentissage passera par une perte de vélocité selon Florent et les entreprises ne sont pas encore prêtes à faire ce pari, laissant les startups et scale up faire leur preuves.
Cependant, Milan suggère des outils tels que Mendix et OutSystems pour des grandes entreprises type banque.
Comment se lancer ?
Tout commence par le choix des outils, et il n’existe pour l’instant pas de répertoire. Contournement propose des formations gratuites dédiées à cette étape cruciale.
Le conseil de Milan est de commencer par découper son produit en étapes, tout en n’oubliant pas de toujours partir du problème qu’on souhaite résoudre, en tant que bon Product Manager.
Une fois ce découpage effectué, avant de se lancer dans un outil, il est important de regarder son historique, l’activité de la communauté d’utilisateurs, le modèle de pricing ainsi que les dernières levées de fond pour éviter une déconvenue future.
Parmi les outils que nous recommandent nos experts, on aura des acteurs déjà très connus tels que Bubble, Airtable, Zapier ou Make (anciennement Integromat), mais aussi des acteurs français tels que WeWeb.io et Ksaar.
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