Vous venez de rejoindre une nouvelle équipe. Face à vous, de nouveaux développeurs et Scrum Master, de nouveaux défis et des décisions à prendre. Un atelier moving motivators peut vous aider à découvrir votre équipe à travers ses motivations.
La méthode, développée par Jurgen Appelo, permet d’apprendre sur vous-même et vos collègues mais aussi de comprendre les aspirations de chacun. Plus important encore, l’exercice vous permettra d’identifier ce qui, au cours d’un projet, affecte leurs motivations.
Nous avons réalisé un atelier basé sur cette méthode dans l’équipe avec laquelle je travaille et l’avons adapté à nos besoins : se connaître, se comprendre et savoir ce qui affecte notre motivation dans les projets en cours.
Pour aller plus loin : Découvre notre article sur la différence product manager vs product owner
Déroulement de l’atelier moving motivators
En s’appuyant sur 10 cartes de désirs intrinsèques, l’atelier va permettre de classer les facteurs des plus déterminants à ceux qui comptent le moins. A priori, ces désirs devraient être classés dans le même ordre quelque soit l’entreprise dans laquelle on travaille.
Chaque carte représente un désir :
- Acceptation : mes collègues donnent du crédit à ce que je fais et qui je suis
- Curiosité : je découvre souvent de nouveaux sujets
- Liberté : je suis indépendant dans mon travail
- Statut : ma position est reconnue
- But : mes buts dans la vie se reflètent dans le travail que je fais
- Honneur : je suis fière que mes valeurs personnelles se reflètent dans ma manière de travailler
- Maîtrise : mes compétences sont challengées
- Ordre : il y a des règles et des process qui m’apportent de la stabilité
- Pouvoir : je suis en capacité d’influencer ce qui se passe
- Relation : j’ai de bons contacts avec mes collègues
(Vous trouverez à la fin de cet article un lien vous permettant de télécharger les cartes).
Étape 1 (5 à 10 minutes) : Les 10 cartes sont remises à chaque participant et expliquées. On demande ensuite à chacun de placer les cartes devant soi et de les ordonner en partant de la gauche, avec le désir le moins important, vers la droite, où se trouve celui le plus déterminant.
Étape 2 (3 minutes) : Les participants se déplacent dans la pièce pour observer les classements de chacun.
Étape 3 (15 à 20 minutes) : Un par un, les participants placent leurs cartes sur une table ou un tableau, et expliquent les raisons de leur classement. Ils sont libres de détailler leur choix et les questions sont ouvertes.
Étape 4 (15 minutes) : Une fois cette « fresque » terminée, chaque personne explique ce qui, dans l’organisation actuelle, active ou désactive ses facteurs de motivation. Il élève ou abaisse alors les cartes correspondantes.
Exemple : un développeur pourrait choisir de désactiver la carte “liberté” si le projet actuel lui impose des solutions techniques. Un PO pourrait quant à lui activer la carte “statut” si le produit sur lequel il travaille connaît un fort succès.
Cette étape permet de mettre en avant les points forts d’un projet et d’identifier des points de contentions. Si les motivations les plus fortes sont désactivées cela est sûrement le signe que des changements doivent être opérés.
Et après ?
La priorisation des actions à prendre dépendra en grande partie de l’importance donnée aux facteurs de motivations qui apparaissent comme désactivés. Par exemple, si plusieurs participants ont désactivé la carte “ordre” c’est le signe que le projet manque de cadrage ou de process. Si ce facteur est considéré comme important par plusieurs personnes, le PO (et le Scrum Master) pourront alors travailler sur des axes d’amélioration permettant de rétablir le sentiment ou de l’activer.
L’ordre des désirs étant peu amené à évoluer, il peut être intéressant de refaire l’étape 4 de l’exercice quelques mois plus tard, ou sur un nouveau projet. Vous découvrirez ainsi si les changements apportés ou les nouvelles décisions ont affecté positivement ou négativement les motivations de chacun.
Personnellement, cet atelier m’a aidé à connaître et à comprendre les membres de mon équipe. Notre projet étant en phase d’émergence de solutions techniques, le facteur “liberté” était particulièrement activé et le facteur “ordre” plutôt désactivé. Nous avons donc décidé de donner de la visibilité aux développeurs sur la vision du produit et avons réparti des tâches pouvant rétablir un certain “ordre” (process de livraisons, de déploiements, de tests etc.).
Nous étions 6, dont 2 en téléconférence, cela n’a pas constitué un point bloquant mais il est préférable d’avoir en présentiel l’ensemble de l’équipe.
Pour aller plus loin : Découvre la formation product owner