Le 18 juin dernieravait lieu les premières sessions de la conférence Agile France,2Thiguys étaient sur les lieux,voici leurdébrief.Oser l’innovation Jugaad et un management par la confiance - par Fanny Walter
A propos du speaker : Fanny Walter revient de son séjour en Inde avec un début de réflexion autour de l’innovation Jugaad et de la confiance. Son objectif : donner une autre perspective à nos pratiques entrepreneuriales et manageriales occidentales.
Après un début de session original (2 minutes de respiration), l’innovation Jugaad (de l’hindi “débrouillardise”) est présentée comme un fonctionnement basé davantage sur les relations, l’intuition et moins sur les processus.
En détail, l’innovation Jugaad repose sur les principes suivants :
- transformer toute adversité en opportunité
- faire plus avec moins
- penser et agir de manière flexible
- viser la simplicité
- intégrer les exclus
- oser suivre son intuition dans la prise de décision
- mettre du fun
Cette session est une introduction à l’innovation Jugaad ainsi on ressort avec peu d’éléments de mise en pratique dans nos organisations. Néanmoins ce mouvement qui n’en est qu’à à ses débuts, demande à être suivi.
Itératif Hardcore - Des sprints d’1 jour, ça fait réfléchir ! - par Alexandre Ribeiro de chez Betomorrow
Les développeurs de Betomorrow, souhaitant accélérer la création de prototypes de jeux, se sont demandés ce qu’il se passerait si l’on passait à des sprints de 1 jour.
Et ils l’ont fait ! C’est ce retour d’expérience qu’Alexandre Ribeiro, General Manager, a partagé avec nous.
La volonté de faire des cycles courts part d’un constat sur le temps réel d’un cycle complet : développement + retours clients + intégration des retours.
Le temps nécessaire pour intégrer l’ensemble des retours clients atteint au minimum 3 à 4 itérations.
Comment procède-t-on ?
- L’équipe de 4 développeurs est transformée en 4 équipes de 1 développeur
- Sprints de 1 jour
- Le daily meeting devient le daily preview : on ne dit plus ce qu’on va faire mais on le montre directement sur l’application
- Démo en fin de journée
- Au bout de 5 jours sur le produit, on se pose la question : Go or Kill ?
Ce mode de fonctionnement permet de tester plus facilement de nouvelles solutions pour trouver la bonne. De plus, chaque développeur se responsabilise sur son application, il va chercher à créer de la valeur pour le client chaque jour.
Aussi, cette méthode offre seulement une visibilité à 24h environ. Cela favorise l’innovation : une nouvelle idée ne vient pas s’inscrire en bas d’un backlog mais pourra être réalisée dès le lendemain.
Par contre, avec des équipes de seulement 1 personnes, on va à l’encontre de l’esprit d’équipe et de l’aide pour la montée en compétence.
Finalement, ce retour d’expérience propose une nouvelle méthode pour essayer d’expérimenter et innover sur son produit. Banaliser un sprint de 2 semaines pour faire 10 sprints de 1 jour peut permettre à l’équipe de souffler et de se recentrer sur son produit en mettant temporairement la roadmap de côté.
L'estimation, un formidable outil de discussion, même pour des projets #NoEstimates - par Sébastien Delest
"Estimation is at the root of most software project failures" R.Bowley
Le ton était donné.
Dans cette présentation, Sébastien a mis en avant que l’intérêt d’une séance d’estimation n’est pas le chiffrage mais la discussion qui y amène.
Plusieurs raisons poussent à l’estimation : déterminer la rentabilité du projet, définir le contenu d’un sprint ou encore obtenir un engagement de l’équipe.
Néanmoins le mouvement #NoEstimates souhaite un retour aux sources du besoin de l’estimation qui est d’ouvrir la discussion sur la solution à apporter. D’autant plus que l’expérience nous montre que l’estimation est souvent peu fiable pour des prises de décisions importantes.
La méthode #NoEstimate cherche à supprimer le chiffrage et la projection pour se concentrer sur la valeur métier d’une user story. Ceci se traduit par plusieurs astuces :
- minimiser l’importance de la décision
- rester concentré sur la vision et la , revoir régulièrement la vision (toutes les 2 semaines par exemple)
- engager peu d’argent au départ, puis (faire des revues et décider de poursuivre ou non
- suivre davantage le nombre de stories livrées que la vélocité
En conclusion, cette session était plutôt destinée aux débutants dans l’agilité. Sébastien a rappelé l’importance des discussions sur la valeur business et la complexité d’une user story. L’estimation étant surtout utilisée pour avoir une idée de la date d'atterrissage.
La mauvaise foi agile - par Thomas Bonset
La session amusante de cette journée !
Thomas Bonset nous propose une “présentation dans la présentation” : démonstration du style de présentation ignite au travers d’un contenu drôle (la ‘blasitude’ agile).
Ignite est un format de présentation où le speaker doit en 5min - au travers de 20 diapos qui auto-défilent toutes les 15 secondes - convaincre son auditoire sur un sujet qui le passionne.
Au delà de la prestation du speaker, le contenu nous a bien fait rire; en voici quelques citations :
“Avec tous les post-its gaspillés, le jour où il y aura un audit sur le bilan carbone des méthodes agiles, les ScrumMasters prendront cher.”
“Il faut mettre la pression aux développeurs. La pression, c’est ce qui transforme le graphite en diamant.”
“Refactorer : perdre son temps à réécrire quelque chose qui fonctionne déjà très bien.”
Allez découvrir quelques exemples de présentation sur http://igniteshow.com/
L’agile en avant-vente - Combien coûte mon projet ? - Open space
L’avant-vente d’un projet, aussi bien en interne lors de la décision des enveloppes budgétaires qu’en externe lors de la définition des appels d’offres, est une phase qui soulève toujours les mêmes questions : “Qu’est- ce que tu me livres pour ce prix là?” ou “Combien ça va me coûter ?”.
Deux questions sans réponse concrète dans l’agilité et qui ont a amené provoqué beaucoup d’échanges dans le cadre de cet open space.
Une première réaction qui est apparue était de se dire que le cycle en V non plus n’apportait pas de réponse exacte à cette question ; mais il proposait des pénalités de retard rassurantes pour le payeur.
Une des réponses à ce problème était de ne pas vendre un scope fonctionnel mais des sprints ; commencer par vendre 3-4 sprints pour ensuite laisser le choix au client d’en acheter d’autres.
Cela suppose pour le client d’accorder sa confiance et de prendre le risque d’un échec à la fin de cette première vague de sprints.
Nous étions tous également d’accord pour dire (surtout côté fournisseurs) qu’il était plus facile de vendre ce type d’intervention lorsque l’application de l’agilité était une demande du client.
Une autre solution proposée était de vendre au format cycle en V mais de mener en fait le projet en agile.
En conclusion, pas de solution miracle remontée lors de cet open space mais bien une problématique critique et partagée. A laquelle nous essaierons d’apporter quelques pistes d’amélioration dans notre prochain Product Academy.
Retrouvez toutes les bonnes pratiques des PO et PM d'élite dans notre Product Academy !